Ces créations en référence à la vie de l’étang de Thau sont assez représentatives de ma façon de travailler, à travers une approche de découverte, de rencontre et de partage.
La découverte, pour la force des lieux et des matériaux.
La rencontre, pour le contact avec les ostréiculteurs.
Le partage enfin, puisque mon matériau de base – ces tiges de palétuviers qui servent d’ « essaim » aux jeunes huîtres – m’a été donné par ces ostréiculteurs, auxquels mon travail rend hommage.
Claude Lévy-Strauss écrit, « le pouvoir de la relique passe par le mystère de sa présence.
La sculpture reliquaire tend à dépasser la représentation et l’illusion de la représentation au profit d’un dispositif de présence qui donne corps à une identité. »
Le travail de ces sculptures de formes reliquaires fait écho à l’équilibre fragile de l’étang et mettre en valeur, les éléments essentiels de cette activité: l’huître et la moule.
Travaux exposés en 2003-2004 au Musée de L’Etang de Thau à Bouzigues (Hérault)
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Jusqu’à présent, l’ « art moule » s’était surtout cantonné dans le kitch : cendriers, baromètres-phares, lampes de chevet, pendentifs. Le coquillage – huître ou moule selon l’inspiration – servant généralement de support mais aussi de fondement symbolique et onirique à l’œuvre d’art.
Claude Jouany propose une autre appréhension de ces mollusques lambellibranches bivalves ; son travail artistique les transporte au cœur d’un imaginaire où la mémoire de la lagune rejoint les savoirs des conchyliculteurs et où la technique, l’économique et le social côtoient le sacré.
C’est l’usage de matériaux récupérés – barres de palétuviers, bois flottés, lièges de filets… – et leur agencement qui produit un effet de sens, et les étranges totems de l’artiste sont bien une forme d’hommage aux ostréiculteurs de l’étang de Thau.»
Christian Jacquelin
Conseiller Ethnologie à la DRAC Languedoc-Roussillon